« Quelle belle découverte que la revue Ultreïa ! Des thématiques passionnantes, des articles engagés et prenants, une magnifique mise en page, des photographies sublimes, etc. ; (…).
Le numéro 10 du premier trimestre 2017 contient un dossier complet intitulé « Refonder l’école ». Composé de différents articles, tous écrits par des auteurs engagés activement dans l’éducation (et donc qui savent de quoi ils parlent), le dossier nous entraîne dans une refondation de l’école plus proche de la Nature, plus proche de l’apprentissage du « être », plus proche de la créativité inhérente à chaque enfant. (…) »
« Nouvelle pour moi, car je découvre pour la première fois cette revue, qui en est à sa septième parution … Je l’ai découverte au rayon presse du petit Leclerc local (bravo, merci, chapeau !!!), c’est son bleu profond et le visage de la jeune fille mongole qui m’ont interpelée … premier coup de cœur confirmé par la légende La Mongolie chamanique … Au second regard, j’ai vu qu’il y avait un dossier sur l’ésotérisme, une voie pour notre temps ? , enfin, un petit sommaire bien alléchant … Tout cela donne envie d’aller voir ce que recèle cette revue bien épaisse …
Déjà, zéro pub !!! c’est tellement rare … un papier épais, satiné, très agréable au toucher, et juste en feuilletant, on voit défiler de superbes illustrations, de tous styles , des bandeaux de couleurs ou de motifs ethniques le long des articles, bref, une très bonne impression, sans avoir rien lu encore … (…) »
A lire en intégralité sur carnetnomade.canalblog.com
Quelle surprise ! Une équipe courageuse vient de lancer un magazine dédié au domaine de la spiritualité : « Ultreïa ! » … Quid du contenu? » Ultreïa ! » propose des articles toujours sérieux, et excellemment documentés sur des auteurs spirituels anciens et modernes…
Bonne Nouvelle, Avril 2015 – Revue de l’Eglise reformée vaudoise (Suisse).
Présentation de la revue ULTREIA! par Florence Quentin ( rédactrice en chef) interviewée par Aloïs-Marie Le Noan pour l’émission Spirituels sur Fréquence Protestante 100.7 FM
« « Que ton cœur soit le temple qui accueille toutes les croyances » : confrontés aux mises en scène macabres orchestrées par un islam dévoyé et nihiliste, on est en droit de se demander ce qu’est devenu cet appel à la tolérance lancé au XIIIe siècle par Ibn ‘Arabî,l’un des plus grands mystiques musulmans.
Après l’onde de choc de janvier 2015, il est plus que jamais nécessaire de comprendre l’origine des manifestations ultra-violentes qui se revendiquent de l’islam et de faire la part des enjeux spirituels, doctrinaux, historiques, géopolitiques ou économiques. Afin de mettre en lumière ce qui se joue aujourd’hui de décisif dans l’un des “berceaux de l’humanité”, nous donnons ici la parole à une pluralité de voix, journaliste, philosophe, politologue et islamologue. »
« Un bel objet, une lecture prenante sur les thèmes de la spiritualité, des mythes, de la nature, de la marche. »
« » L’abeille est le peintre du monde, mais aussi son régisseur, son tisserand et son brodeur » affirme l’écrivain Gilles Lapouge. Amoureux des abeilles, Bernard Chevilliat nous fait, chaque trimestre, le cadeau d’Ultreïa. Une revue-livre qui nous invite à « l’aventure spirituelle », au déchiffrement des « humbles traces laissées dans les couloirs du labyrinthe par les pieds nus de nos frères ». En avril, pensez l’Islam, allez du Japon au Tibet, à la Corse, à Assise et à la vallée de l’Omo. Un bel objet, une lecture prenante sur les thèmes de la spiritualité, des mythes, de la nature, de la marche. « Ultreïa » est le cri de ralliement des pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques. A suivre avec grand intérêt. »
» Un nouveau coup de cœur pour le 1er numéro d’Ultreïa.
Une très belle interview de Pierre Rabhi, un beau dossier sur la sagesse, un superbe article sur le mouvement hindou Chipko, l’enlacement des arbres pour lutter pacifiquement contre la déforestation, une leçon de danse indienne avec Malavika, de magnifiques photos du Tibet de Frédéric Lemalet (son portofolio et une petite interview à découvrir http://revue-ultreia.com/rubriques/nobles-voyageurs-portfolio/le-tibet-secret-de-frederic-lemalet/). «
Présentation de la nouvelle Revue Ultreïa N°2 Dossier Les religions ont-elles une conscience écologique ?
Par Jacques Munier – L’essai et la revue du jour sur France Culture – Mardi 10 mars à la minute 4.33.
« Elles font de l’économie, elles font de la politique, sont-elles sensibles aux questions écologiques ?
Le philosophe américain d’origine persane et d’inspiration soufie Seyyed Hossein Nasr plaide ici pour une redécouverte du caractère sacré de la nature. Satish Kumar, qui s’est engagé contre le nucléaire dans l’esprit de Gandhi évoque la Bhâgavad-Gîta et les liens étroits entre milieu naturel et « trinité » indoue : Brahmâ, Vishnou et Shiva Mohammed Taleb donne voix au chapitre aux peuples autochtones… »
« Résolument inter-religieux, ce dernier numéro de la revue Ultreïa ! sur le thème « Les religions ont-elles une conscience écologique? ». A lire et à méditer en cette année riche en initiatives sur l’écologie et le climats et dans la perspective de la conférence Paris-Climat 2015″.
Propos recueillis par Gaële de La Brosse pour la newsletter de Chemins d’étoiles de janvier 2015
Chemins d’étoiles – Qu’est-ce qui vous a incité à lancer ce magazine-livre ?
Bernard Chevilliat – Nous sommes, mon équipe et moi, fascinés de longue date par les sagesses et les savoirs du monde. De tout le monde… et de toutes les époques. L’humanité ne vient pas de naître ! En fait, nous récusons tout a priori occidentalo-centriste et considérons que tout ce qui est spirituel – et qui a structuré jusqu’alors le monde – est digne d’intérêt.
Le monde qu’on nous propose aujourd’hui est un étouffoir de plus en plus uniformisé, financiarisé, sans âme ni poésie et d’une choquante inégalité. La violence qui couve ou éclate partout provient de malentendus, de l’avidité et du mépris des hommes, et souvent d’une profonde méconnaissance de l’âme des peuples. Il est frappant de voir avec quelle arrogance et quelle irresponsabilité nous donnons des leçons à la terre entière… sans en connaître véritablement les ressorts. Il ne faut pas s’étonner de la brutalité des rejets.
En créant ce magazine-livre, nous essayons d’établir une passerelle entre les peuples et les spiritualités pour montrer que le monde est un et que la sagesse est universelle et intemporelle au travers de toutes ses représentations. Cela passe donc d’abord par le respect, la compréhension et l’éclairage.
Pour ma part – et pour mieux répondre à votre question –, comme j’ai toujours eu une vraie passion pour la métaphysique, l’écriture et la photographie, je voyais bien qu’il n’existait jusqu’alors pas de « beau » média qui associe ainsi dans un même élan la philosophie, la métaphysique, l’ethnologie, l’anthropologie, le symbolisme, le voyage ou l’écologie en faisant une large place à l’image… Mon tempérament entrepreneurial a fait le reste !
Chemins d’étoiles – Ultreïa ! : pourquoi avez-vous choisi ce titre ?
Bernard Chevilliat – Nous voulions marquer notre orientation par un terme qui marie le voyage, l’aventure spirituelle et la quête métaphysique. Ultreïa, qui est un mot latin, tout droit venu du Moyen Age, réunit bien ces attentes. Il est emblématique du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle et, de par son sens même, il est un appel au voyage spirituel dans le temps et l’espace. Ultreïa – et Suseïa qu’on lui associe tout naturellement – nous engagent à aller « plus loin » et « plus haut ». Nous y mettons un point d’exclamation pour en souligner toute la dynamique. C’est là, j’en conviens, un programme assez ambitieux…
Chemins d’étoiles – Le sous-titre de cette revue nous invite sur les chemins de la sagesse. Jusqu’où nous conduirez-vous ?
Bernard Chevilliat – En bons platoniciens, nous n’avons pas d’autre prétention que de marcher « vers » la sagesse, de montrer le « beau », de prôner le « bien »… et de scruter les lueurs d’espérance qui percent encore dans un monde agité pour ne pas dire chaotique.
Chemins d’étoiles – Pouvez-vous nous décrire la ligne éditoriale d’Ultreia ! et sa spécificité dans le paysage actuel des revues ?
Bernard Chevilliat – J’ai déjà un peu répondu à cette question précédemment mais je préciserai qu’en traitant de l’art, de l’artisanat, de la musique comme de la philosophie ou de la spiritualité, nous essayons de brosser un tableau de tout ce qui fait sens pour une majorité d’êtres humains aujourd’hui encore. Avec sympathie et sans naïveté.
Le littéralisme tue alors que le symbole vivifie. Si le religieux redevient central, c’est aussi parce qu’il est inscrit d’une manière ou d’une autre dans l’âme des peuples et qu’on ne peut pas le regarder comme une pathologie ou un simple fait sociologique. Depuis les temps les plus reculés, la dimension spirituelle de l’homme est une donnée incontournable et fondatrice. S’intéresser à elle revient à en étudier avec respect toutes ses manifestations, même si celles-ci ne sont parfois plus que des variantes coutumières ou des superstitions sans fondement. Il faut déterminer ce qui est vraiment essentiel et contextualiser le reste. C’est là aussi notre rôle.
Chemins d’étoiles – Quelles sont ses principales rubriques ?
Bernard Chevilliat – Portés par de nombreux auteurs et photographes de renom tels que Roland et Sabrina Michaud, Olivier Germain-Thomas, Fabrice Midal, Eric Geoffroy ou Christiane Rancé, nous avons établi un cheminement de 23 rubriques et de 10 chroniques – ayant chacune une coloration différente –, qui tendent à couvrir les principaux champs d’investigation que nous nous sommes assignés.
En relatant le cheminement de grandes figures inspirées, nous marchons « dans les pas des pèlerins de l’absolu » ; nous essayons de respirer l’esprit de certains lieux sacrés ou visités des dieux ; à la « croisée des chemins », nous interviewons des philosophes ou des scientifiques ; nous analysons de grands thèmes parfois complexes dans la rubrique « Nœuds et Labyrinthes » ou donnons à lire de la métaphysique dans des « Cahiers » dédiés.
L’importance que nous attribuons à l’image et à l’illustration se retrouve dans le portfolio des photographes-voyageurs ou dans les portraits de « nobles voyageurs ». Plusieurs rubriques traitent de l’art, de la musique, de l’ethnologie (« Aux quatre angles du monde ») ou de l’écologie appliquée (« Le chant de la terre »).
Nous rendons compte de beaucoup de livres, tant dans nos nombreux « Plus loin, plus haut » que dans nos « Bifurcations ». Nous n’oublions pas non plus les exclus de la modernité (« Peregrinus, l’étranger ») et ceux qui les accompagnent avec constance et courage.
Chemins d’étoiles – Pouvez-vous nous présenter votre équipe ?
Bernard Chevilliat – L’équipe compte une dizaine de personnes. Pour n’en citer que trois : Florence Quentin, une égyptologue réputée, en est la rédactrice en chef, Patrice Brousseaud, le directeur artistique et Edwige Nicot, la secrétaire de rédaction. Nûriël Lux, mon épouse, et moi-même, assurons la direction administrative et la direction de la rédaction et Amanda Gérentes est chargée de la communication. Chemins d’étoiles – La maquette de cette revue est très soignée. Quel rôle joue cette identité visuelle dans votre projet ?
Bernard Chevilliat – Au-delà du fond et de la diversité des sujets, nous avons effectivement apporté une attention toute particulière à la qualité de l’écriture, à l’iconographie et à la mise en page parce que nous croyons vraiment que le « beau est la splendeur du vrai » !
Nous apportons beaucoup de soin au choix photographique. Nous assurons ces choix à plusieurs avec l’appui de Marie-Anne Mehay, une iconographe reconnue.
Chemins d’étoiles – D’après l’écho des lecteurs après la parution de ces deux premiers numéros, qu’ont-ils apprécié particulièrement ?
Bernard Chevilliat – Indéniablement, la forme et le fond plaisent. L’esthétique est unanimement saluée. Le choix et la variété des sujets traités avec exigence et profondeur, ainsi que la qualité de l’écriture, semblent avoir conquis de nombreux lecteurs.
Le deuxième numéro est plus facile d’accès que le premier, mais celui-ci continue à se vendre très régulièrement.
Il nous faut vraiment remercier tous ceux qui nous ont écrit pour nous féliciter ou nous encourager. La chaleur et l’enthousiasme de l’accueil nous ont réellement surpris.
Chemins d’étoiles – Puisque nous cheminons à vos côtés sur les chemins de la sagesse, avez-vous un souhait pour cette année qui commence ?
Bernard Chevilliat – Peut-être pourrions-nous reprendre une formule de Romain Gary, présente dans nos « Viatiques » (recueil de citations), disant qu’« aimer est une aventure sans carte ni compas où seule la prudence égare » et que nous nous souhaitons à tous un monde plus compassionnel et plus sage !
« La signature de ce nouveau magazine-livre trimestriel (…) soutient un positionnement éditorial très dense, abondamment illustré, dédié à la spiritualité, la métaphysique, la philosophie, l’ethnologie et le symbolisme. Vaste programme (…) vers un solide développement durable ».
Jean-Michel Testard vient de décortiquer la langue des tapis pour la revue ‘Ultreïa’.
La revue Ultreïa , qui se propose d’embarquer le lecteur «dans un voyage terrestre et spirituel » , comme l’indique Florence Quentin, sa rédactrice en chef, vient de faire étape à Nîmes pour son premier numéro.
Dans un commerce comme on n’en voit plus beaucoup, boulevard Gambetta, chez le marchand de tapis passionné d’orientalisme Jean-Michel Testard, expert auprès de la salle des ventes ; et par ailleurs vice-président de la chambre de commerce. Les spécialistes de la revue savante sont venus lui demander d’expliquer ce que disent les tapis artisanaux traditionnels et ce que leurs motifs symbolisent.
« Quand on demande à une tisseuse ce qu’est le dessin qu’elle fait, elle a du mal à répondre. Elle sait dans quel but elle le fait, elle le tient d’une transmission orale mais sans plus car seul importe le résultat : ce motif-là, c’est pour que l’enfant aime sa maman, celui-ci, c’est pour qu’il s’accroche à la vie, cet autre, c’est pour qu’il protège la famille » , explique Jean-Michel Testard.
Tisser, tissus, apprentissage Autrement dit, les tapis véhiculent, souvent de mère en fille, quantité de messages depuis leur invention – il y a près de 10 000 ans – et ces messages relèvent d’un langage universel que l’homme moderne, qui n’a pourtant jamais été aussi lettré, ne sait plus guère interpréter.
« Affiz, mon maître d’apprentissage dans le sud de l’Afghanistan où j’ai été envoyé à l’âge de 15 ans pendant deux ans pour apprendre à réparer les tapis, me disait que le progrès sépare les hommes. Je n’étais pas d’accord, évidemment, mais il m’a expliqué que le Sumérien de Mésopotamie a inventé le tissage pour communiquer avec tous les hommes. Mais que ceux-ci ont commencé à moins se comprendre il y a près de 4 000 ans, avec l’invention de la première écriture, l’écriture cunéiforme. Avec une écriture, autrement dit un langage réservé aux savants, les hommes se coupent les uns des autres, l’homme de rien comme le nomade, incapable d’écrire, continuant à communiquer par des signes hérités des anciennes croyances chamaniques. »
Pour éclairer la puissance et l’universalité du langage des tapis autour de signes et de mêmes symboles que l’on retrouve aussi bien dans l’Atlas qu’en Asie centrale et chez les indiens Navajos, Jean-Michel Testard n’hésite pas à broder, non sans gourmandise, sur la symbolique du tissage elle-même, qui a discrètement modelé la façon de penser des hommes et de dire le monde : tisser des fils, c’est créer du tissu, c’est lier par tissage, ce sont les hommes unis, le mélange des fils, le métissage, le tissu social, le lien social, le vivre ensemble. Avec du fil, le fil de la vie, le même pour tous mais tous différents, noués pour donner une trame, la trame sociale,la trame du discours, le fil de la pensée…
« En latin, il n’y a qu’un mot, textus , pour dire tissage et texte. Le tissage, c’est le plus ancien métier du monde, et la transmission des savoirs, l’apprend-tissage, terme qui symbolise encore tout, dix mille ans après » s’amuse Jean-Michel Testard.
Retour au langage universel : les Berbères font des motifs beige et marron, les mêmes que ceux des Navajos. « Si on leur demande pourquoi ces deux couleurs, ils disent qu’ils ont toujours fait ça. En fait, l’alternance marron-beige, c’est l’alternance masculin-féminin. Si le cadre n’a pas de bordure, ça veut dire sans fin, de génération en génération. Absence de bordure symbolise éternité. » Pour Ultreïa , le Nîmois dit notamment que si la femme enceinte tisse une fleur de chardon sur la laine, c’est pour que son enfant s’implante bien dans son ventre. Jean-Michel Testard raconte aussi un peu les deux années qu’il a passées en Afghanistan et les leçons de vie que son maître d’apprentissage Azziz lui a données. Des souvenirs qu’il est en train de coucher sur le papier pour un livre qu’il prépare.
PHILIPPE BERJAUD
‘Ultreïa’, livre magazine trimestriel de 220 pages (www.revue-ultreia.com).
La production de tapis de nomades est au plus mal du fait de la disparition des tribus au profit de l’essor des produits manufacturés. De ce fait, ce moyen de communication s’éteint peu à peu.
Le destin : l’étoile à huit branches La croix était déjà le symbole de l’homme au Néolithique, l’esprit (axe vertical), la matière (axe horizontal). Croiser les croix, huit branches qui figurent sur les tapis musulmans et les tapis chrétiens, symbolise les hommes, leur destin commun, l’universalité.
L’éternité : le coq, l’oiseau Le coq tissé, qui est offert à la naissance de l’enfant, symbolise la lumière, celle du jour et celle de l’éternel. On lui offre ainsi l’éternité. L’oiseau permet le voyage de l’âme au ciel (il la véhicule) au moment de la mort. Il rappelle que l’homme n’est que de passage, acceptation que l’Occidental a d’ailleurs plus de mal à faire sienne que l’Oriental.
Croyez-moi, Ultreïa, ça vaut le coup d’être lu et relu !
Il n’est pas si courant que je prenne la plume pour défendre la concurrence. Exception faite de la fine équipe de Conflits, je prends un malin plaisir à ne jamais fricoter avec nos confrères. Mais l’heure est grave : une belle et grande revue sur les religions sort en kiosque sous forme de mook, avec en titre le cri de ralliement des pèlerins de Compostelle : Ultreïa! Faisant fi des querelles de chapelles, Ultreïaprend clairement le parti de l’éclectisme, non pour nous vendre quelque camelote New Age syncrétique, mais tout simplement pour comprendre, exposer et expliquer, trois verbes qui indisposent les sectateurs de tout poil.
Ses 218 pages richement illustrées nous font donc voyager de l’ésotérisme soufi d’un René Guénon à « l’illumination italienne de Simone Weil », en passant par un entretien avec Pierre Rabhi, qui vaut définitivement mieux que son image de gentil écolo médiatique. Rabhi, l’Ardéchois d’adoption ne s’effarouche pas des géniales vociférations spirituelles de Léon Bloy, conte son amitié avec Gustave Thibon, son admiration pour l’anti-industrialisme d’Ivan Illich, et nous offre quelques aphorismes bienvenus :« Quelqu’un qui donne sa vie contre un salaire est un esclave, sauf si ce qu’il fait l’accomplit. »
Le charme d’une telle publication, c’est qu’on y passe du coq à l’âne en un clin d’œil. Quoique, entre la sobriété enracinée d’un Rabhi et l’éveil à la foi chrétienne d’une Simone Weil, la parenté soit évidente. Ainsi Christiane Rancé, biographe de cette grande philosophe morte à 34 ans, narre-t-elle un épisode aussi méconnu qu’essentiel de sa courte vie. Déjà tuberculeuse, Simone Weil entame en 1937 un long voyage en Italie pour trouver le repos. « Jour après jour, les paysages, la douceur, la lumière opéraient une conversion de son âme à la beauté », écrit Rancé, nous racontant la révélation qu’eut Weil dans la petite chapelle d’Assise où elle entendit Dieu et s’agenouilla pour la première fois. Bouleversée par les chœurs de la chapelle Sixtine, l’auteur de La pesanteur et la grâceéprouve un sentiment de communion avec l’Eternel et ses semblables qui firent de son escapade italienne un épisode inoubliable de son existence. Comme elle l’écrit alors, « Si le Paradis ressemble à cela, ça vaut la peine d’y aller.»
Croyez-moi, Ultreïa, ça vaut le coup d’être lu et relu !
par Daoud Boughezala est rédacteur en chef de Causeur. le 22 novembre 2014
ULTREÏA! le coup de cœur de la rédaction de l’émission « Le jour du Seigneur » du dimanche 23 novembre:
« Mon coup de cœur de cette semaine, c’est ce nouveau mook. Un mook c’est cette revue à la lisière du livre et du magazine. Ultreïa, c’est le nom de ce mook qui nous invite à la réflexion spirituelle, métaphysique et également philosophique. Une très belle revue, Ultreïa! »
A découvrir en fin d’émission (vers la minute: 1.26.00).
Lancée en octobre, « Ultreïa » se donne pour mission d’explorer le voyage sur un chemin de sagesse.
Voyage spirituel
Ultreïa, « plus loin, plus haut »,le cri de ralliement des pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques sert de titre à une magnifique revue-livre, un « mook »,lancée au début du mois d’octobre. Ce trimestriel, créé par Bernard et Nuriel Chevilliat, et dont la rédactrice en chef est Florence Quentin, se donne pour mission d’explorer le voyage dans toutes ses dimensions géographiques et spirituelles. Le premier numéro fait ainsi cohabiter un long entretien avec Pierre Rabhi avec un superbe reportage dans le Tibet secret. Olivier Germain-Thomas nous raconte le sanctuaire d’Ise au Japon et des cahiers de métaphysique nous font pénétrer dans le secret de la méditation avecFabrice Midal. La beauté de la maquette donne toute leur mesure aux superbes photos.
Ultreïa est une revue-livre ambitieuse. Ardente.À la recherche du chemin de passage entre les spiritualités et entre les religions. En découvrant la richesse de chacune et en s’appuyant sur le travail de quelques passeurs de culture. À l’heure où les religions servent parfois à renforcer les archaïsmes, c’est un bonheur de lire l’histoire de cheminements qui refusent de se laisser enfermer et poussent leur désir de connaissance au plus loin.
Ultreïa veut poser les pierres qui permettent d’avancer sur un chemin de sagesse. C’est le thème général de ce numéro: « Ya-t-il une sagesse universelle et intemporelle? » Dégager la beauté parfois lointaine de paysages spirituels ou géographiques, choisir l’expérience intime comme boussole, admirer les lieux où l’homme se pose devant le divin, c’est le sens profond du projet d’ Ultreïa. Et pour ceux qui veulent aller plus loin, des conseils de lecture et des pistes à explorer. Ultreïa, c’est une revue-livre pour les « honnêtes hommes » spirituels d’aujourd’hui.
Maquette classieuse, articles fouillés: un coup d’essai de belle facture.
Avec son titre emprunté au mot d’ordre des pèlerins de Compostelle (« Ultrëia Si Suseïa», «plus loin, plus haut»), ce nouveau mook (revue-livre) s’intéresse à la vie de l’esprit sous toutes ses formes, philosophie, spiritualité, sagesses anciennes ou lointaines.
Le sommaire de ce premier numéro propose des papiers sur René Guenon et sur Simone Weil, un entretien avec Pierre Rabhi et un porfolio sur le monastère de Yachen, au Tibet.
De Melvita à Lagorce, à Hozhoni à Lachapelle sous-Aubenas, il n’y a qu’un pas, mais c’est quand même un pas de géant qu’a fait Bernard Chevilliat, même si les défis sont pour lui une seconde nature.
Avec au départ une formation de biologiste, passer d’une petite ferme apicole située quelque part dans la garrigue lagorçoise à 16 000 m2 avec 360 salariés en moins de 30 ans et sur le même site, c’était indéniablement une réussite exemplaire. Puis en 2008, l’Occitane rachetant l’entreprise une page se tournait… pour Melvita et son dirigeant Bernard Chevilliat.
C’est ainsi qu’en janvier 2014, Bernard et Nûriël Chevilliat créent les éditions Hozhoni dans les locaux de l’Espélidou, pépinière d’entreprises. Hozhoni a pour vocation d’offrir une douzaine de titres par an volontairement ciblés, à caractère philosophique, traitant de spiritualité, voyages et témoignages « mais cela n’exclut pas de proposer des romans plus généralistes et notamment en deuxième activité, l’édition de beaux livres photos, dont 4 sont en préparation pour l’année prochaine ».
De la cosmétique à l’édition
Si ce style d’édition paraît éloigné de la cosmétique à première vue, il suffit de connaître la passion des voyages et de la photo de Bernard Chevilliat et son respect inconditionnel de la nature et de sa beauté. Rappelons que les produits Melvita étaient basés sur la culture biologique avec choix des plantes.
Bernard a toujours été fasciné par les sagesses et les savoirs traditionnels. C’est pourquoi dans ses temps libres, ses lectures l’amenaient tout naturellement dans l’étude de la métaphysique et de la philosophie des sciences, d’où une certaine continuité de pensées et d’actions car, s’il dit lui-même n’être pas parti pour faire du business à tout prix, ne nous méprenons pas, il reste animé d’un esprit d’entreprise et d’une dynamique qui lui permettent de transmettre et de partager toutes ses passions à travers cette société d’édition « ce sera dur, faudra s’imposer ».
Ultreïa, ouvrage trimestriel
Depuis le 2 octobre Ultreïa n° 1 est en vente sur deux segments, librairie et kiosque, en diffusion nationale, distribué par Gallimard et Bayard.
218 pages avec graphisme, illustrations, photos, papier, impression haut de gamme enrichissent la qualité de l’écriture. Oui, cet ouvrage est inédit dans ce segment-là « Il nous est apparu qu’il n’existait pas de média qui réussisse dans ce même contexte. C’est pourquoi tout en faisant une place généreuse à l’image et en apportant une attention particulière à la qualité de l’écriture, nous avons voulu créer un magazine-livre qui nous emmène sur les chemins de l’âme et du monde vers une ouverture aux autres. Sur une thématique de voyage réel, spirituel, philosophique ou initiatique, c’est un ouvrage de passion et de conviction qui s’adresse à tous les curieux et que l’on peut parcourir au gré du temps et de ses états d’âme ».
Directeur de la rédaction Bernard Chevilliat est entouré de Florence Quentin rédactrice en chef basée à Montpellier, passionnée d’Egypte, d’Edwige Nicot journaliste et secrétaire de rédaction qui vient de Paris pour la partie éditoriale et de 7 collaborateurs pour la partie artistique, administrative et relations presse.
Dans ce premier numéro, la rencontre avec Pierre Rabhi mérite de s’arrêter un instant. On peut suivre aussi « Le Tibet secret » de Frédéric Lemalet… En complémentarité, le web offre aussi la possibilité d’entendre les auteurs, d’écouter la musique correspondante avec le QR code qui figure sur certaines pages. Le prochain numéro sortira début janvier.
Gageons qu’Ultreïa est sur le chemin du succès.
Le choix des noms Hozhoni : langage des indiens Navajos désigne la voix de la beauté et le retour à l’harmonie dans les relations avec l’univers.
Ultreïa : «plus loin ! plus haut !» : Injonctions des pèlerins sur le chemin de St Jacques de Compostelle datant du moyen-âge.
« … saluer la naissance d’un nouveau mook consacré aux spiritualités et aux sagesses du monde : Ultreïa, qui propose dans sa première livraison de revenir sur les pas de Simone Weil en Italie où, de retour de la guerre d’Espagne où elle s’est engagée dans les rangs des républicains et où elle a été blessée, elle va faire une expérience intérieure bouleversante. Dans le même N° un grand dossier sur la question de la sagesse universelle : existe-t-elle ou demeure-t-elle perpétuellement à l’état de projet, celui de la « philosophia perennis » ? A retrouver quelques grandes figures comme l’anthropologue de l’imaginaire Gilbert Durand, René Guénon et la pensée symbolique ou la quête soufie d’Isabelle Eberhardt, les chroniques (Olivier Germain-Thomas, Fabrice Midal, Bertrand Vergely ou l’excellent islamologue spécialiste du soufisme Eric Geoffroy) et le port folio : le Tibet secret de Frédéric Lemalet »