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07Printemps 2016

\L'esprit des lieux\Philae, l’île sainte d’Isis

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Philae
l'île sainte d'Isis

Florence QUENTIN

Aegypten, Assuan, rekonstruierter Isis-Tempel auf der Nil-Insel Philae


“À Philae, où flotte encore le souffle d’Isis,

j’ai éprouvé comme nulle part ailleurs
ce que fut pour le Monde ancien,
la liturgie du Féminin sacré.”

EXTRAIT : « ‘Noyée dix mois par an par la montée du premier barrage d’Assouan, édifié par les Anglais en 1902, l’île de la Grande Mère divine égyptienne, Isis myronyme ( “aux dix mille noms”, du fait de son universalité ), dont le culte essaima dans tout l’Empire romain, revêt alors des allures d’Atlantide nubienne. Et Loti, tel un prophète relayant le cri des prêtres et des prêtresses assassinés ici par des hordes de chrétiens fanatisés au VIe siècle de notre ère, d’insister sur la vision apocalyptique d’une navigation entre pylônes, portiques et kiosques dans une “Venise déserte, qui va s’écrouler, plonger, être oubliée” (…)

philae_retEntre 1972 et 1978, en effet, grâce à une extraordinaire mobilisation internationale, les temples de Philae ont été découpés en quarante-neuf mille blocs de grès numérotés, nettoyés de la boue accumulée pendant ces années d’immersion puis transférés à l’abri de la montée des eaux et réédifiés sur l’île voisine d’Aguilkia, à trois cents mètres de l’île originelle, plus élevée de treize mètres, pour éviter sa disparition complète sous les eaux du nouveau barrage d’Assouan, le rêve grandiose du panarabisme de Gamal Abdel Nasser. »

A retrouver dans Ultreïa ! n°07

© AKG images

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