Rencontre avec Jean Ziegler"Jamais ils ne seront les maîtres du printemps…"
Après avoir opéré des années durant comme professeur de sociologie puis comme député du Parlement fédéral suisse, Jean Ziegler est devenu, de 2000 à 2008, rapporteur spécial auprès de l’ONU pour le droit à l’alimentation et il est encore aujourd’hui, à 84 ans, vice-président du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Infatigable militant des droits humains et écrivain à succès, il s’est fait connaître par ses combats contre la financiarisation généralisée ou les “bénéfices obscènes” et il se présente comme le “témoin implacable du jeu sordide des puissants”, de la corruption et des prévaricateurs, le contempteur de la “violence structurelle” et le pourfendeur de l’écart inouï des richesses et du “service de la dette”… Proche de nombreux chefs d’États non-alignés, il a côtoyé un nombre considérable d’hommes d’État d’envergure et porte une critique virulente sur l’“ordre cannibale” créé, selon lui, de par le monde par le capitalisme tout en alertant sur la désolation née de la faim dans le monde. Après La faim dans le monde expliquée à mon fils, il vient de publier aux éditions du Seuil Le capitalisme expliqué à ma petite fille (en espérant qu’elle en verra la fin).
Nous l’avons rencontré chez lui, près de Genève, en compagnie de son épouse, l’historienne Erica Deuber-Ziegler.
© Illustration David Despau