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03Printemps 2015

\Bivouac\MATSUO BASHÔ Le maître du haïku – épisode 1

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MATSUO BASHÔ Le maître du haïku - épisode 1
Récit Graphique - Manga

Naho MIZUKI

IMG_0407_DET-2“Lunes et soleils,
miroirs des mois et jours, sont
les hôtes de passage de cent générations,
comme les années qui se succèdent.
Celui qui toute sa vie,
se balance sur un bateau,
celui qui tient au mors un cheval
et va ainsi au-devant de la vieillesse,
les jours étant le voyage,
du voyage fait sa demeure.”

Ainsi débute le célèbre journal de voyage (L’étroit chemin du fond) du poète-pèlerin MATSUO BASHÔ (1644-1694), unanimement considéré comme le plus grand poète japonais.

Le manga de NAHO MIZUKI, que nous présenterons ici en quatre épisodes, est une œuvre d’éveil destinée aux jeunes. Tout en fraîcheur et en dépouillement, elle se présente comme une initiation à la vie et à l’univers poétique et métaphysique du maître du haïku.

Episode 1 à découvrir dans ULTREÏA! n°3

P201Né dans la famille d’un modeste samouraï de la région d’Ueno, le jeune Kinsaku, qui s’appellera bientôt Jinshichirô et plus officiellement Matsuo Munefusa, avant que ses disciples ne le surnomment Bashô(Bananier), va perdre son père au printemps 1656, au moment même où il vient de découvrir l’art du haïkaï, un genre poétique raffiné et excentrique très en vogue parmi les samouraïs et marchands itinérants de l’ère Edo (1603-1868).
Il devient alors le page et l’ami d’un jeune seigneur local puis, à la mort prématuré de celui-ci (1666), part comme rônin, samouraï errant sans maître, avant de s’adonner à l’art de la calligraphie et de la poésie qu’il apprend à Edo (Tokyo) tout en travaillant au service des eaux de la ville. Vivant en étroite osmose avec la nature et parfois en ermite, il se consacre peu à peu à la seule poésie, qu’il enseigne à un cercle de fervents disciples, puis à la méditation zen avec le révérend Butchô, tout en parcourant inlassablement le Japon et en rédigeant de nombreux carnets de voyage en prose parsemés de haïkus, genre qu’il initie à partir du haïkaï. Soigneusement codifié, le haïkaï comporte 31 syllabes et deux parties : le hokkuqui est cadencé en trois vers de 5, 7 et 5 syllabes, puis un final de vers de deux fois 7 syllabes. Le haïku– contraction de haïkaï no hokku– deviendra, sous l’influence de Bashô, l’expression reine de l’art poétique japonais. Il comporte toujours un terme faisant référence à la saison que l’on appelle kigo (“mots de saison”) et certaines références à la nature ou à des lieux sont codifiées et investies d’une charge émotionnelle largement partagée.

Voyageur impénitent, notamment pendant les dix dernières années de sa vie, Bashô retourne régulièrement à l’un ou l’autre de ses Bashô-an(“Ermitageau-Bananier”), petite maison de bois isolée en pleine nature et ornée d’un bananier en hommage au nom qui lui fut donné par ses disciples, en référence au détachement bouddhique que celui-ci incarne et à la protection qu’offrent ses larges feuilles lacérées par le vent.

En 1687, on le voit ainsi se rendre au sanctuaire shintô de Kashima pour y voir la lune des moissons, parcourir les monts Yoshino, réputés pour l’abondance et la beauté de leurs cerisiers, et marcher sur les traces du moine Saigyô (794-1192), son modèle spirituel. Deux ans après, il entreprend avec Kawaï Sora, l’un de ses élèves et ami, un long périple dans les provinces du nord dont il tirera son chef-d’œuvre, L’étroit chemin du fond, qui marie habilement prose et poésie.
L’âge venant et imprégné de méditation bouddhique, il conçoit de plus en plus le voyage comme une progression sans fin vers l’inapparent. Malade mais toujours en chemin, il mourra quelques années plus tard.

Au Japon, Bashô jouit aujourd’hui d’une réelle et fervente vénération – on dit de lui qu’il est haisei, le “sage du haïku”. Tout Japonais est à même de réciter l’un ou l’autre de ses tercets et il n’est pas rare de croiser une statue le représentant. Les peintres Hiroshige et Hokusai, pour ne citer qu’eux, se sont inspirés de son œuvre.

Le manga de NAHO MIZUKI, que nous présenterons ici en quatre épisodes, est une œuvre d’éveil destinée aux jeunes. Tout en fraîcheur et en dépouillement, elle se présente comme une initiation à la vie et à l’univers poétique et métaphysique du maître du haïku. 

L’histoire débute quelques années après la mort de son père…

Episode 1 à découvrir dans ULTREÏA! n°3