Giordano Furiosola sagesse des volcans
Un temps prêtre dominicain, Giordano Bruno ( 1548-1600 ) proclamait que la puissance divine anime toutes choses à travers les atomes de l’univers. Philosophe, scientifique, adepte de l’hermétisme et de la magie, passionné par la cosmologie, il fustigeait les “ânes” qui s’enferment dans des mondes clos et professent la haine de la nature et de la puissance vitale, en privilégiant les mots, les arguties et une culture livresque sans lien avec le réel au détriment de l’ingéniosité et de l’invention.
Son destin dominé par le feu, le feu des volcans, le feu de la matière, le feu de l’amour, s’achèvera dans les flammes du bûcher…
Extrait : « Vivants, les mondes sont sujets à des crises, des cataclysmes, des explosions ou des déluges, ce qui confère à la production de la nature et à la matière un aspect vicissitudinal qui s’étend à l’ordre sociopolitique, toujours relatif car toujours pris dans ce flux changeant et continuel. Rien n’est stable, fixé ou statique dans l’univers brunien : “Le temps ôte tout et donne tout ; toutes choses se transforment, aucune ne s’anéantit ; l’un seul est immuable, l’un seul est éternel et peut demeurer éternellement un semblable et même… Tout ce qui est ne peut être qu’ici ou là, près ou loin, maintenant ou ensuite, tôt ou tard.” La vicissitude n’est pas une puissance de destruction de l’univers mais l’expression de sa vigueur et de son intensité, dans la mesure où elle atteste la capacité de cet univers à se conserver en se diversifiant. La variation est le symptôme d’un univers qui ne s’épuise jamais, et dont la perfection réside dans cette puissance créatrice qui se transforme continuellement en modifiant les mondes. Le destin de Bruno illustre cette vicissitude des états et des situations, lui qui se définissait volontiers tel un “Académicien sans Académie”, “hilare dans la tristesse et triste dans l’hilarité”. »