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12Été 2017

\Nœuds et Labyrinthes - Dossier\Le corps et le sacré

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Le corps et le sacré
Nudité,parures, rites, symbolisme...

Françoise SPIEKERMEIER, Bernard CHEVILLIAT, Patrick CICOGNANI, Florence QUENTIN, Aurélie GODEFROY

 

DOSSIER:

Le salut par la beauté – Françoise Spiekermeier

Le ciel dans le corps. Nudité sacrée et pudeur – Bernard Chevilliat

La voie indienne – Patrick Cicognani

Corps invisible, corps de gloire – Florence Quentin

Chakras: La roue des énergies – Florence Quentin

Ces gestes qui nous relient au sacré – Aurélie Godefroy

 

FEUILLETER ici les premières pages du DOSSIER ULTREÏA! #12

 

INTRODUCTION:

Le langage du sacré est véhiculé aussi bien par le verbe que par la chair. Certains peuples croient que divinités et esprits investissent les corps pour leur délivrer un message, tandis que d’autres
sociétés humaines expriment leurs croyances en se parant, en décorant ou scarifiant leur peau.

Quels rapports mutuels entretiennent donc le corps et le sacré, à l’époque où de nouvelles formes de spiritualité – chamanisme, méditation – viennent concurrencer les religions traditionnelles qui, de tout temps, ont pourtant proposé aux fidèles des rites impliquant le corps dans leurs pratiques ? Existerait-il un corps “autre” que celui qui nous est visible ?
La nudité, image de l’insouciance primordiale, serait-elle le vêtement de l’intériorité ?

Françoise Spiekermeier, sociologue et photographe, axe depuis des années son travail documentaire sur les rituels de beauté dans le monde ; elle illustre magnifiquement ici, à travers sa propre traversée de la maladie et les souvenirs des peuples qu’elle a rencontrés (à Grozny en guerre comme en Éthiopie), l’adage de Dostoïevski selon lequel “la beauté sauvera le monde”, ou comment parer son corps est acte de résistance face à la violence du monde.

Pour comprendre comment nudité corporelle, pudeur et sacralité peuvent coexister, il faut revenir aux textes et aux mythes qui transmettent la sagesse au travers des siècles et les interpréter. Bernard Chevilliat s’attache à montrer ici comment, dans diverses traditions, la nudité peut marquer, pour les plus grandes sages, “le changement d’état, la manifestation de l’énergie spirituelle
et le resplendissement du vrai”. Il souligne, à la suite de Frithjof Schuon, que la beauté du corps, “fait à l’image de Dieu”, est sacrée carelle coïncide avec l’Intention divine de ce corps.

Leur “extraordinaire apparence physique, la somptuosité de leurs parures ont enflammé l’imaginaire européen”, rappelle l’écrivain Patrick Cicognani en évoquant les Sioux Lakotas des plaines américaines. Aux yeux de celui qui vécut durant plusieurs années à leur contact, “pour captivante que soit cette apparence, elle n’effleure que la surface d’une plus profonde et merveilleuse réalité, qui en est l’origine : le corps lui-même, lieu de pouvoir, de beauté, de communication et de dimension sacrée, que les cultures indiennes ont compris et mis en valeur, dans une approche holistique de l’être humain”. Car dans ces parures rutilantes et savantes, “chaque couleur, chaque motif, chaque texture renvoie à un aspect de la vie psychologique et spirituelle, individuelle et collective indienne”.

Existe-t-il un corps “au-delà du corps” ? C’est ce que laissent transparaître nombre de traditions spirituelles – occidentales comme orientales – qui parlent de “corps de Gloire”, de “tunique de lumière” et de Transfiguration. À partir de l’épisode évangélique du noli me tangere (“ne me touche pas”) où le Christ ressuscité apparaît, méconnaissable, à Marie-Madeleine, Florence Quentin explore les subtiles variations de cet état : “Nous sommes tous appelés, personnellement et ensemble, à être transfigurés, à devenir des corps de lumière, vivants, participant à la plénitude de Dieu.”

Les sept chakras de l’hindouisme, à la manière de roues solaires transformant et redistribuant l’énergie, relèvent eux aussi d’un corps “autre” ou corps intérieur ; tels des lotus prêts à s’épanouir, ces centres énergétiques permettraient, par la visualisation et la pratique de l’attention, d’accéder à l’Éveil.

“Si le corps est engagé à des degrés divers dans chaque tradition spirituelle, la parole et les mains sont les plus expressives en matière de langage symbolique dans l’anthropologie religieuse”, analyse Aurélie Godefroy, animatrice à Sagesses bouddhistes (France 2) et écrivain. Elle revient dans ce dossier sur les pratiques corporelles et les rituels des religions du Livre comme des traditions orientales.

 

Dossier complet à retrouver dans ULTREÏA! #12

 

©S. GUIRAUD