"Penser hors de toute trace" : l'Inde mystique des voyageurs occidentaux
Depuis la fin du XIXe siècle, l’Inde n’a cessé d’attirer les voyageurs occidentaux en quête de spiritualité, de Waldemar Bonsels et Hermann Hesse à Wolfgang Büscher et Helge Timmerberg pour le monde germanophone, d’Alexandra David-Néel et Lanza del Vasto à Jean Biès et Olivier Germain-Thomas pour le monde francophone.
L’Inde mystique qui se révèle à ces voyageurs bien souvent préparés par la lecture des grands textes indiens, comme la Bhâgavad-Gîta, les Upanishads ou les Vedas, revêt différents visages.
EXTRAIT : » Le psychiatre Régis Airault, qui a travaillé dans les années 1980 au consulat français de Bombay, a identifié un syndrome indien touchant les Occidentaux, et en particulier les jeunes : le “choc de l’Inde”. Dû notamment à l’omniprésence de la mort et du mysticisme, il peut provoquer, même chez les voyageurs les plus rationalistes, un vécu de dépersonnalisation, un bouleversement des repères mentaux et un vacillement de l’identité. Le “sentiment océanique” qui accompagne ces symptômes, qualifié par Airault d’“élan immensifiant qui permet de communier avec le cosmos”, n’est pas sans rappeler l’expérience mystique. Le psychiatre parle d’ailleurs à ce propos de “délires mystiques” ; mais on peut se demander si c’est l’Inde qui rend “fou” ou si elle n’attire pas, justement, les Occidentaux assoiffés d’absolu. »
A retrouver dans ULTREÏA ! #09
© Peintures de Nicholas ROERICH