Théodore MonodL'intransigeant absolu
Extrait: « Au soir d’une longue existence, un homme qui avait fait du désert saharien son terrain d’expérimentation à la fois scientifique et mystique, qui appelait l’Adrar mauritanien son “diocèse”, qui disait avoir échappé à une vie bourgeoise grâce à une vie ascétique se prolongeant même hors du désert, un homme qui avait tout fait en somme pour passer inaperçu, tomba bien malgré lui sous le feu des projecteurs.
Nous étions en 1989. Théodore Monod venait de fêter ses 87 ans, lorsque la télévision prit la décision de diffuser le documentaire de Karel Prokop, Le vieil homme et le désert, tourné l’année précédente dans l’Adrar, et que l’éditeur Actes Sud republia Méharées, témoignage de celui qui avait fait du désert parcouru en tous sens le lieu d’un émondage et d’un éveil. Dans ce temps où les sociétés occidentales s’interrogeaient sur la pertinence de leur modèle de développement, questionnaient l’avenir d’une civilisation matérialiste, la France venait de trouver son Thoreau, peut-être son Gandhi. »
