Vers ArunâchalaCarnet de voyage au Tamil Nadu
Un premier voyage en Inde ne peut qu’être source d’éblouissements, de secousses et d’inspirations. Ces quelques notes inégales furent jetées sur le papier il y a huit ans déjà, lors d’un voyage qui n’avait d’autre but qu’une première rencontre vécue avec un monde culturel et spirituel cultivé par les lectures depuis l’adolescence. Elles n’ont comme mérite que d’évoquer quelques facettes d’un monde immense où, selon l’expression d’un autre ami de l’Inde, “ce qui est tenu ailleurs pour réel est considéré ici comme irréel, tandis que ce qui passe ailleurs pour irréel n’est autre en ce lieu que le Réel” ; ce Réel indicible qui éclaire l’éternel regard du Maharshi.
EXTRAIT: « Comme le souligne Jean Biès dans son merveilleux livre Les chemins de la ferveur, l’Inde donne des leçons. Au Chidambaram, pendant la pujade Shiva dans le temple Nataraja, l’apparition du dieu est un événement marquant. Le son des cloches à l’apogée de cet événement est extrêmement puissant, il ne ressemble ni à la joyeuse extériorisation des cloches chrétiennes au moment des Pâques, ni à l’appel à l’ intériorisation de la cloche bouddhiste au son grave ; il fait jaillir un puissant appel à l’ éveil, là où la destruction et la renaissance sont inextricablement mêlées.(…) Nous passons une journée à Pondichéry, ancien comptoir français dont l’architecture a conservé une touche coloniale. Nous y prenons un de nos meilleurs repas en Inde, avec une palette de petits currys qui présente une harmonie exquise de saveurs et de textures. Nous découvrons aussi une bonne librairie, non loin de l’ashram d’Aurobindo – l’ashram lui-même tient à la fois du néospiritualisme et de l’entreprise commerciale. (…) Arrivée à Arunâchala en fin de journée. La montagne est couverte de brume. Il a plu abondamment. Nous nous installons dans notre petit bungalow à l’ashram, et nous assistons à la pujalors de laquelle sont chantés des hymnes à Arunâchala. Ils vous inspirent très profondément, alternant des chœurs d’ hommes et de femmes. Une paix profonde règne dans la salle de méditation, en dépit du grand nombre de personnes. »
Carnet de voyage à retrouver dans ULTREÏA ! 04
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