Cheikh Husseinle pèlerinage extatique d’Abyssinie
Entre les monts du Harargué et les contreforts du Balé, dans le petit village d’Anajiina, rayonne le mausolée de Cheikh Hussein, saint soufi du pays des Oromos que vénèrent depuis des siècles, musulmans et chrétiens.
Ce n’est pas l’une des sept merveilles du monde, mais il est pétri d’humanité, comme si les mains ayant caressé mille fois cette glaise lui avaient humblement transmis leur désir de Dieu.
EXTRAIT : « Cela fait deux ans que j’y pense. Prendre la route et me mêler à ceux qui marchent dans les géographies du saint. Me fondre dans ce peuple “mystique à l’état sauvage”, comme disait Claudel évoquant Rimbaud. Alors, je suis parti faire mon propre hadj, rêvant aux nuits rythmées par le chant des Oromos qui, comme le cante jondo d’Al Andalus, porteur de forces obscures, me transportera des marges de l’irréel au cœur de la poésie répétitive et initiatique du dhikr.
Deux fois l’an, Anajiina sort de son isolement et de son silence pour devenir, le temps d’une célébration, un lieu de partage et de foi où se retrouvent des milliers de pèlerins. En début d’année, on y fête la naissance et la mort du saint, et au 10 du dhul-hijja – le douzième mois du calendrier de l’hégire –, l’Aïd el-Kebir, la grande fête du sacrifice, que l’on nomme ici Arefa. »
Récit de voyage à découvrir dans Ultreïa ! n°7.
Visionner ici une interview exclusive avec l’auteur