La grande vision de Black ElkRécit graphique - Episode 1/2
En 1872, le jeune Black Elk reçoit une vision lui intimant de faire revivre le Cercle de la nation indienne…
Episode 1 à découvrir dans Ultreïa ! #08
Au mois d’août 1930, l’écrivain John G. Neihardt ( 1881-1973 ) se rend dans la réserve des Sioux lakotas de Pine Ridge. Il vient y rencontrer Nicholas Black Elk, l’un des derniers survivants de la bataille de Little Big Horn qui a vu le triomphe d’une coalition indienne.
Héhaka Sapa – Black Elk ( Wapiti noir) –, presque aveugle, y vit sobrement, un peu à l’écart dans les collines.
À 67 ans, le vieux prophète affirme qu’il attendait ce “passeur” auquel il va dévoiler le récit de sa vie et, en tout premier lieu, celui de l’extraordinaire “vision” qu’il eut à l’âge de 9 ans.
Le souvenir de cette étrange vision, gravé dans son esprit à l’encre de feu, a éclairé toute sa vie.
Black Elk speaks, le livre de référence qui résultera de ces entretiens, va bientôt devenir le plus lu et le plus commenté de tous les textes amérindiens du XXe siècle.
Le philosophe Clyde Holder n’hésitera pas à qualifier Black Elk de “génie religieux des peuples indigènes d’Amérique du Nord” et le prix Nobel de littérature J.-M G. Le Clézio verra dans ce récit un “message universel”.
La description de la seule vision, qu’il développera trois jours durant, occupe une quarantaine de pages de l’ouvrage.
On va découvrir que l’enfant, transporté dans un autre monde, a été investi des pouvoirs de l’un des Six Grands-Pères ( Tankashila ) – les six directions de l’espace “vieilles comme le monde” – qui résident à la confluence des “quatre quartiers du monde”. Il est lui-même la “direction du Bas” ( le Nadir ), celle qui donne vie à l’humanité et guérit les blessures. Et c’est à ce titre que les Six Grands-Pères vont lui confier “le Centre du Cercle de la nation” pour qu’il s’emploie à faire revivre la nation indienne…
Nous avons déjà présenté ici Black Elk et son extraordinaire testament, qu’il parachèvera sur un plan plus ésotérique en se confiant en 1948 à l’ethnologue Joseph Epes Brown ( The sacred Pipe – Le Calumet sacré –, traduit en français sous le titre Les rites secrets des Indiens sioux ).
La densité, la précision et la très forte charge symbolique de sa vision apocalyptique – celle d’un heyoka 3 d’exception, d’un “rêveur du Tonnerre” emblématique – impliquent une lecture attentive si l’on veut en suivre tous les rebondissements. Il nous est donc apparu qu’un scrupuleux récit en images pouvait l’éclairer et en faciliter la compréhension.
C’est le défi que relève ici, avec un talent qu’il faut saluer, Jean-Marie Michaud, un illustrateur de bandes dessinées rompu à l’exercice.
La suite et fin de ce fascinant récit est paru dans Ultreïa ! #09, octobre 2016