Lanza del Vasto Prophète de la sobriété
Lanza del Vasto ( 1901-1981 ) est quelque peu oublié aujourd’hui. Il a pourtant vivement marqué plusieurs générations de chercheurs de sens et d’artisans de paix.
Il nous a légué une bonne trentaine d’ouvrages mais sa principale oeuvre est sa vie elle-même. Elle se déploie en trois directions, étroitement articulées : la non-violence, la décroissance et la spiritualité. Retour sur le parcours d’un “Serviteur de paix” dont le message est toujours d’actualité.
Lanza del Vasto est né en Italie, dans une famille sicilienne d’origine aristocratique. d’éducation catholique, la découverte des oeuvres de Spinoza, en 1918, le conduit à l’athéisme. C’est alors un jeune homme tourmenté par la recherche du sens de l’existence et révolté par l’injustice.
Et il cherchera toute sa vie des moyens de répondre au mal par le bien.
Il entreprend alors des études de philosophie, qu’il mènera à Pise de 1921 à
1925. Elles le laissent foncièrement insatisfait : “La philosophie, dit-il, c’est l’amour de la sagesse, ou la sagesse d’amour ; or il n’y a là ni amour ni sagesse, mais un ennui profond…” Il revient à la foi à l’âge de 24 ans, lorsqu’il découvre cette formule de saint Thomas d’Aquin : “Dieu
est relation, mais non une relation relative, puisqu’elle est immuable”. Lanza del Vasto comprend que Dieu n’est donc pas un Être-en-soi, une substance absolue, un dieu distant à l’égard de sa Création, mais un Dieu de relations, ou plus exactement la Relation absolue, présente en chaque relation. Les choses n’existent donc pas pour elles-mêmes, elles sont en relation
les unes avec les autres, tout l’univers est un réseau d’interrelations, et au sommet se trouve la Relation absolue. Cette révélation dans la conscience de Lanza del Vasto déclenche une conversion intellectuelle brutale, “par contrainte logique”, dira-t-il.
Article à découvrir dans Ultreïa ! #07