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03Printemps 2015

\Dans les pas des pèlerins de l'absolu\Le monde de Tchouang-tseu

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Le monde de Tchouang-tseu

Jean LEVI

Reconnu comme l’un des plus grands philosophes et prosateurs chinois, Tchouang-tseu est l’auteur d’un ouvrage homonyme contenant tout l’esprit du tao. Dialogues, fables, paraboles s’y succèdent dans une grande liberté de ton et non sans humour, développant les thèmes essentiels de la philosophie universelle.Montage_P8-9

EXTRAIT : « De la vie de Tchouang-tseu, le plus éminent représentant du courant taoïste ancien avec Lao-tseu, nous ne savons pratiquement rien. Nos renseignements se bornent à un nom, un lieu et des dates : originaire de la principauté de Song, sise dans le sud de l’actuelle province du Shandong, Tchouang-tseu aurait vécu entre 335 et 301 avant notre ère. Encore est-il probable que l’historien des Han (Sseu-ma Ts’ien), à qui nous devons ces maigres Zhuang Zi dreaming of a butterfly (ink on paper)données factuelles, les ait lui-même tirées du livre Tchouang-tseu, où le sage tient le rôle principal dans de nombreuses anecdotes. Or, en raison d’anachronismes patents, tout porte à croire que le personnage qui revient de façon récurrente tout au long de ce livre portant son nom, soit en grande partie fictif. Toutefois, même si sa vie nous demeure un mystère et si, pour nombre d’érudits, il faut voir dans ce personnage non un auteur mais une école se réclamant d’un maître quasi légendaire, Tchouang-tseu est bien l’expression d’un des univers philosophiques les plus riches et les plus profonds de l’antiquité chinoise. »

 

Plus loin, plus haut: 

Figure centrale du taoïsme, Tchouang-tseu (Zhuangzi, “maître Zhuang”) aurait vécu en Chine au IVe siècle avant J.-C., à l’époque agitée des “Royaumes combattants”. On attribue à cet obscur fonctionnaire la rédaction, au moins
partielle, d’un recueil éponyme de dialogues iconoclastes et de fables aussi truculentes qu’allégoriques. Tout au long de cette “fiction philosophique”, l’Immortel au cœur pur – “l’Homme authentique” – parcourt le monde en s’exonérant des normes et du sens des mots, dans un univers onirique où il côtoie Laotseu – maître aussi immobile que le Tao – ou Confucius – maître itinérant et exemplaire – et ses nombreux disciples qui vagabondent d’une
province à l’autre. 

“Contemplatif extatique” confronté à une nature exubérante, Tchouang-tseu se moque avec humour de l’égocentrisme de l’homme et prône une voie de dépouillement, de non-agir (wou-wei) et de retour aux “terres inconnues du Non-Être”, qui le fait considérer comme un continuateur de Lao-tseu. Néanmoins, certains chapitres du Classique de Nanhua– autre nom du Zhuangzi– pourraient être antérieurs à Lao-tseu lui-même.
L’anecdote la plus célèbre raconte comment Tchouang-tseu s’étant endormi, il se rêva papillon. Pris entre deux états, il ne sut plus à son réveil s’il était Tchouang-tseu rêvant qu’il était papillon ou un papillon rêvant qu’il était Tchouang-tseu… 

À la fin de sa vie, l’Immortel vagabond se serait  retiré dans les monts du Hunan.

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© DR; RMN-GP/THIERRY OLLIVIER