Le triomphe de la culture ottomane a contribué à l’oubli de l’oeuvre d’un des plus grands poètes turcs. Celle-ci a subsisté des siècles durant, cachée et chantée dans les confréries et
les milieux populaires, avant de ne réapparaître dans la culture officielle qu’en 1855.
Yunus Emre 1, maître soufi singulier qui proclamait “Aimons, soyons aimés”, reste méconnu en Occident et parfois incompris en Turquie alors qu’il fut l’un des plus grands mystiques du XIIIe siècle…

Extrait : « L’opacité la plus complète entoure la vie de Yunus Emre. Né en Anatolie ( Turquie centrale actuelle ), il serait mort en 1321, âgé sans doute de 82 ans. Il a donc vécu durant les invasions mongoles qui ont entraîné l’écroulement de l’Empire seldjoukide de Rum vers 1300. Immenses sont alors les souffrances et le désarroi des populations anatoliennes et, par son oeuvre écrite en turc, Yunus va contribuer à consoler ceux qui n’ont plus d’espoir. Quant à “Emre”, ce n’est pas son nom mais un qualificatif d’Asie centrale, désignant une catégorie de derviches “quiétistes”, cherchant la tranquillité de l’âme. N’oublions pas que la population turque actuelle est venue en grande partie à partir du XIIe siècle du “Turkménistan”.

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© ROLAND ET SABRINA MICHAUD/AKG-IMAGES ; TUUL ET BRUNO MORANDI