Bâmiyânla pierre et le vide
L’écrivain-voyageur Olivier Germain-Thomas a eu l’opportunité de se rendre à Bâmiyân, au printemps dernier, et de pénétrer dans les grottes qui abritaient les bouddhas détruits en 2001 par les talibans.
Il nous relate sa rencontre avec ce lieu où le vide se fait ouverture.
Trois mois plus tôt, le photographe Ferrante Ferranti en avait déjà rapporté un bel aperçu…
EXTRAIT : « C’est une longue falaise en grès de couleur beige clair. Elle est rythmée par de nombreux trous. Des yeux ? Ce sont les cellules et chapelles vides de moines bouddhistes qui ont médité et prié dans cette vallée de Bâmiyân, située en Afghanistan à 2 500 mètres d’altitude, au milieu d’un paysage de montagnes pelées jetées là par un dieu impatient. (…) Dans un recoin de la niche du plus petit, Abdullah nous ouvre une porte cachée qui donne sur un boyau pénétrant au coeur de la falaise, suivi d’un raide escalier vers des chapelles creusées dans la masse rocheuse. Nouvel escalier que nous abordons en silence, même si l’oreille interne entend les murmures des prières restées suspendues dans le labyrinthe de pierre. »