L’émancipation du sacré
À l’automne 2015, le frère François Cassingena-Trévedy, moine à l’abbaye de Ligugé, arpente en solitaire le massif sauvage du Cézallier, dans une Auvergne chargée de souvenirs d’enfance. Le vent, la neige et le froid ont été vaincus par l’enchantement d’une nature devenue une compagne aimée, au sein de laquelle il côtoie le sacré dans son école buissonnière. Introduction à un écrivain d’exception.
EXTRAIT: « Tant de mots qui prétendaient détenir le sacré sont en déroute ( même les mots iconoclastes qui s’arrogeaient le privilège de le confisquer à leur tour après l’avoir détruit ) ! Tant d’institutions qui prétendaient domicilier le sacré sont en ruine ( même
celles qu’avait érigées une laïcité superbe et jalouse ) ! Tant de fonctionnaires, tant de commerçants, tant d’officines ont asphyxié le sacré et l’ont contraint à leur étroitesse ! Mais tandis que le dégoût laisse derrière lui des momies, des cimetières et des détritus, le désir se désaltère de quelqu’un d’Autre et respire de loin des solitudes frémissantes d’allégresse. J’entends mon bien-aimé. Voici qu’il arrive, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines ( Ct 2,8 ). Il y a en moi une eau vive qui murmure et qui dit au-dedans de moi : “Viens vers le Père.” »
A retrouver dans Ultreïa ! #11