Rûmîet le règne de lAmour
Éminente spécialiste de Djalâl al-dîn Rûmî, Leili Anvar nous propose de comprendre ce qu’ont été la vie et l’oeuvre de ce grand poète mystique persan du XIIIe siècle en découvrant sa fulgurante expérience de la Présence, et comment il est entré à la fois en poésie et en Amour.
EXTRAIT : « Celui que les Occidentaux connaissent sous le nom de Rûmî, que les persanophones appellent Mowlânâ et les Turcs Mevlânâ (les deux signifiant “notre seigneur”), qui s’était choisi comme nom de plume Khâmush (“le silencieux”) mais que personne, paradoxalement, ne désigne ainsi, avait reçu comme nom de naissance, Mohammad Djalâl al-dîn. Même la désignation de son appartenance géographique, que l’on accole traditionnellement au nom d’une personne en terre d’islam, n’est pas fixe : les uns le disent Balkhî car il était originaire de la ville de Balkh (Afghanistan actuel), et d’autres Rûmî car il a vécu dès son plus jeune âge en Anatolie et qu’il est enterré dans la ville de Konya, en Turquie actuelle. Parce qu’il est devenu l’un des plus grands poètes de l’histoire de la littérature universelle, parce que sa voix porte le message d’amour qui fut le sien, parce qu’il est un phare spirituel qui a encore tant de choses à nous apprendre, chacun se le dispute à l’envi : Turcs, Iraniens, Afghans, Tadjiks, tous veulent faire de lui leur poète national, oubliant précisément qu’il n’est d’aucun temps, d’aucun espace, d’aucune nation, “ni d’Orient ni d’Occident” selon ses propres mots. »
A retrouver dans ULTREÏA ! #09
Article accompagné de calligraphies d’Hassan Massoudy.
© Roland et Sabrina Michaud/AKG images