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Ultreïa ! Plus loin, plus haut... sur les chemins de la sagesse

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04Eté 2015

\Nœuds et Labyrinthes - Dossier\Méditation et cheminements. Vers où allons-nous?

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Méditation et cheminements.
Vers où allons-nous?

Jean-Yves LELOUP, Michel JOURDAN, Gaële de LA BROSSE, Marie-Edith LAVAL, Léo GANTELET, Eric de KERMEL, Marie-Joséphine GROJEAN

Dossier 04

 

Je ne suis pas né pour un coin unique, ma patrie, c’est le monde tout entier”, écrivait déjà au 1er siècle de notre ère le Latin Sénèque qui, né dans le sud de l’Espagne, voyagea de l’Égypte à Rome. Le philosophe estimait qu’on s’emmenait toujours avec soi et qu’une âme malade ne trouverait pas le repos même au bout du monde.
Nous avons aujourd’hui retrouvé les vertus de la marche et celles de la méditation, avec ses bienfaits physiques et psychiques. Mais Sénèque, en bon stoïcien, nous interpelle : si l’on n’est pas arrivé à la perfection, on peut être un sage qui marche pour y parvenir. C’est donc sur un “Vers où allons-nous?”que nous ouvrons ce dossier d’été, en progressant aux côtés de théologiens, de philosophes, de marcheurs invétérés adeptes de la pérégrination ou encore d’un artiste plasticien.

Dossier de 8 articles à retrouver dans ULTREÏA ! n°04

Assieds-toi et va ! – Jean-Yves Leloup
La nostalgie de l’absolu– Michel Jourdan
Les pèlerinages circulaires– Gaële de La Brosse
Tro Breiz,le tour d’une Bretagne intérieure – Gaële de La Brosse
Le chemin sacré de Shikoku – Marie-Édith Laval
Les 88 temples de la Sagesse – Léo Gantelet
Mes pieds – Éric de Kermel
Hamish Fulton. Quand l’art traduit la quintessence de la marche – Marie-Joséphine Grojean

Pour en savoir plus, feuilleter ici les premières pages de chaque article du Dossier Méditation et cheminements: Dossier ULTREÏA ! #04

INTRODUCTION

Jean-Yves Leloup, théologien et prêtre orthodoxe, s’est construit sur la formule – qui deviendra une pratique – paradoxale : “Assieds-toi et va !”, entendue dans sa jeunesse, au mont Athos. Un mouvement pour se désaliéner
et un autre pour éviter la dispersion.

Cheminer comme métaphore de la vie “qui doit être comprise comme un voyage ayant lui-même tout son sens” : Michel Jourdan, qui a consacré l’essentiel de son œuvre à la marche, à la contemplation et à la vie érémitique,
nous fait parcourir la littérature et les grands textes sacrés qui, tous, s’accordent sur un point : “Qui s’arrête se trompe”.

Avancer vers la ligne d’horizon, soit, mais alors, quid de cette tradition quasi universelle des pèlerinages circulaires ?

L’écrivain-voyageur Gaële de la Brosse, qui a longuement arpenté les chemins de Compostelle, nous en décrypte le symbolisme, la circumambulation sacralisant et purifiant l’espace qu’elle circonscrit. Ainsi du tour de la Bretagne, ou Tro Breiz, qu’elle a accompli pour nous. Pèlerinages d’Occident qui nous sont de plus en plus familiers mais aussi
d’Orient extrême, qui nous le sont moins ! Deux henro(pèlerins) français – Marie-Édith Laval et Léo Gantelet – ont entrepris quant à eux celui de Shikoku, au Japon, un tour de l’île “initiatique” en 88 temples et 1 200 kilomètres, entre exaltation, rencontres et abattement. Mais à la clé, un avant-goût d’Éveil bouddhique promis aux plus audacieux. Et qui les a transformés.

Arpenter, pérégriner, méditer, c’est solliciter l’esprit, le moral mais aussi… le corps. Éric de Kermel, journaliste-pèlerin, a tiré de son carnet de marche sur les chemins de Compostelle un poème sur les pieds, ces si fidèles
auxiliaires du marcheur.
Ce fut l’occasion d’une méditation sur la marche qui transforme l’Homo erectus sapiensen Homo spiritus. La photographe Céline Anaya Gautier, qui vient de raconter son camino avec son fils de 7 ans dans un livre plein de verve, illustre ce texte.

“Marcher transforme”, dit encore le plasticien et promeneur solitaire Hamish Fulton. Pour ce performeur britannique, la pérégrination est à elle seule une œuvre d’art, à la fois expérience physique et spirituelle décisive.

Alors, Ultreïa !