Philosophe et théologienne franco-suisse, Lytta Basset a été pasteure de l’Église réformée de Genève pendant dix-sept ans, avant de devenir professeure de théologie pratique à l’université de Lausanne, puis de Neuchâtel en 2004. Auteure de nombreux ouvrages qui ont ouvert le champ traditionnel de la théologie chrétienne au grand public, cette intellectuelle exigeante a connu l’expérience du deuil, dont elle s’est relevée grâce à la foi mais aussi, dit-elle, à la psychanalyse. À l’intersection de deux disciplines qui s’éclairent mutuellement, elle pratique l’accompagnement spirituel individuel depuis vingt-cinq ans, s’appuyant à l’occasion sur des références bibliques dont elle estime la portée universelle. Avec pour horizon de s’ouvrir à l’autre et de s’unifier. Et peut-être, à travers ce cheminement dans notre psyché la plus profonde, de parvenir au “Tout-Autre” qui n’est qu’Amour. Son dernier ouvrage, Oser la bienveillance, pourfend l’idée de péché originel, une “doctrine toxique”, et en appelle à retrouver le chemin du retour à l’altérité. Lytta Basset plaide aussi pour une “rééducation spirituelle”, sur le modèle d’un Jésus qui interpelle chaque interlocuteur, chaque interlocutrice, dans la singularité de son “je. 

EXTRAIT : « J’ai eu l’occasion, à travers mes études de philosophie puis de théologie, de me confronter à la question du malheur, de la culpabilité et du péché. Puis, lors de mes accompagnements spirituels et de mes conférences, j’ai été frappée par l’image négative que les humains ont d’eux-mêmes. Il m’est aussi apparu que, même si les nouvelles générations ne fréquentent presque plus les églises, ce lourd passé continue à les influencer, à leur insu ; sinon, comment expliquer ce besoin récurrent de dénigrer la nature humaine ? »

Longue interview de Lytta Basset  à découvrir dans ULTREIA ! n°2.

Illustrations David Despau

© J.M. Lubrano