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15Printemps 2018

\Nœuds et Labyrinthes - Dossier\Notre nostalgie indienne

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Notre nostalgie indienne
Noblesse, nature vierge, terre sacrée

Louis-Marie et Elise BLANCHARD, Marie-Hélène FRAÏSSÉ, Frithjof SCHUON, Patrick DEVAL, Patrick CICOGNANI, Bérengère COURNUT, Françoise PERRIOT

DOSSIER:

A la découverte du “nouveau monde” – Louis-Marie et Elise Blanchard

Le face-à-face des mondes – Marie-Hélène Fraïssé

Carnet de voyage en terre indienne – Frithjof Schuon

Squaw power – Patrick Deval

Heyokas, les clowns sacrés – Patrick Cicognani

Vers la terre-mère des hopis – Bérengère Cournut

Nature vierge sans sauvages – Françoise Perriot

FEUILLETEZ ICI les premières pages du DOSSIER ULTREÏA! #15

INTRODUCTION:

Ils sont à l’origine d’une connaissance approfondie du “Nouveau Monde” : dès le début du XIXe siècle, Lewiset Clark remontent le Mississippi. Après un périple riche mais éprouvant, ils parviendront à l’océan Pacifique en ayant “recueilli une masse considérable d’informations sur la géographie et les tribus indiennes. Leur expédition, devenue mythique, a marqué comme aucune autre l’histoire des États-Unis”, nous expliquent Louis-Marie et Élise Blanchard, qui narrent également l’incroyable expédition du prince Maximilien de Wied et du peintre Charles Bodmer sur le Missouri (1833-1834), qui à l’instar de George Catlin, va en rapporter nombre d’irremplaçables peintures et croquis. Ces artistes talentueux et attentifs furent en quelque manière les précurseurs du célèbre photographe Edward S. Curtis (1868-1952), l’aventureux “attrapeur d’ombres” dont nous offrons plus loin un portrait.

“Par-delà la geste exploratoire et le récit colonial traditionnel, ce qui frappe le lecteur d’aujourd’hui lorsqu’il se plonge dans ces fascinants récits de « découverte » c’est que la rencontre n’a pas véritablement lieu, que l’autre reste largement inconcevable…”, nuance Marie-Hélène Fraïssé qui ajoute : “Le scénario de l’incompréhension, du quiproquo et de l’abus, s’écrit dès le tout premier jour de la « rencontre ».” Et de conclure sur un constat non sans amertume : “Les habitants ancestraux de l’Amérique du Nord restent réduits à l’état de « minorité » sur les terres qui sont les leurs depuis des millénaires.”

À la fin des années cinquante, Frithjof Schuon, préfacier du célèbre prophète et heyoka sioux Black Elk, a séjourné en terre indienne comme en attestent ses Carnets de voyage, inédits en français, dont nous publions ici des extraits, et il en a rapporté un témoignage essentiel concernant les rites des lakotas : cérémonie de la pipe sacrée, rapport à la nature, ou encore longue évocation d’une saisissante Danse du Soleil, “Souvenir de Dieu, purification du multiple et de l’extérieur, Union avec l’Un et le Réel”.

“La spiritualité amérindienne partagée par les deux sexes n’était pas séparée du reste de la vie. Femmes et hommes recherchaient l’aide des pouvoirs surnaturels lors de quêtes de vision solitaire”, relate Patrick Deval qui rend ici un bel hommage aux “squaws” et à leur pouvoir toujours vivant, elles qui, aujourd’hui, continuent à entretenir “le foyer du Grand Manitou et à lutter contre les spoliations”.

Pour devenir un heyoka, nous explique Patrick Cicognani, il faut recevoir une vision des Wakinyans, les Êtres-Tonnerres qui choisissent le Clown Sacré pour les représenter sur terre. Et “se soumettre de fait aux instructions de ces forces cosmiques”. Considérés comme des “contraires”, ils se sèchent pour se laver, disent non en pensant oui, marchent à reculons, chevauchent à l’envers, se tiennent les pieds en l’air et la tête en bas dans leur tipi recouvert de peaux placées du mauvais côté, etc. Autant de comportements qui ont une puissante portée spirituelle et psychologique.

Elle a vécu chez les Hopis d’Arizona et en a rapporté un récit habité, Née contente à Oraibi, rédigé à la première personne. Bérangère Cournut nous raconte ici sa fascination et son immersion dans ce territoire sacré dont elle écrit : “La cohésion est leur identité profonde, à la fois spirituelle et philosophique, individuelle, collective et cosmique – si tant est que l’on puisse séparer ces différentes notions au sein de la pensée amérindienne. Peut-être suffirait-il de parler d’harmonie, nécessaire et revendiquée.”

Françoise Perriot évoque quant à elle les liens ancestraux et même viscéraux qui unissent les Amérindiens et la nature. Mais aussi les menaces nouvelles – ainsi “l’extraction encore plus destructrice de combustibles fossiles des terres indigènes” – qui pèsent sur leurs espaces protégés et leurs communautés. Des communautés qui rappellent : “Longtemps avant que ces deux régions ne deviennent des monuments nationaux, elles étaient et demeurent des terres sacrées essentielles à la pratique spirituelle et souveraine de nombreuses nations tribales.”

Dossier complet à retrouver dans ULTREÏA! #15